Accueil A la une Karakoram – juillet 2016 / épisode 1

Karakoram – juillet 2016 / épisode 1

par Cyril Renailler

Rongdo Valley

Juillet 2016 : après une petite semaine d’avions, d’hôtels, de routes et de pistes défoncées un 4×4 recouvert de poussière nous dépose au petit village de Rongdo, situé à 3200 m d’altitude sur la rive nord de la Shyog, au pied du mythique massif du Karakoram (Cachemire indien). Depuis Toulouse, se rendre dans ce massif est un voyage assez long mais finalement pas trop périlleux. Mais dès le lendemain, tout change : la crue du torrent a emporté le sentier. Il faut jouer les terrassiers toute une journée sur une paroi délitée dans l’espoir de pouvoir faire passer nos chevaux… qui opteront finalement pour une option plus aquatique. L’obstacle franchi, notre caravane (4 sahibs, 3 cuistos, 12 chevaux et 2 horsemans) peut poursuivre l’aventure et s’enfonce, jour après jour, dans ce territoire sauvage et méconnu. Nous avons rendez-vous quelques 3000 mètres plus haut avec une montagne que nous ne connaissons absolument pas. Au fil des jours, la vallée de Rongdo se révèle être une merveille digne des plus grands fantasmes himalayens : elle regorge de bigs walls hauts comme deux fois El Capitan, elle abrite une charmante doksa (bergerie d’altitude) où les bergers élèvent yaks et chèvres pashminas, elle dissimule une authentique gompa (monastère tibétain) oubliée des cartes et possède même des sources d’eau chaude, pour notre plus grand plaisir.

Les rivières, à cette époque, se franchissent à gué. C’est parfois limite, un brin stressant, mais nous parvenons toujours à passer. Au bout de quelques jours et plusieurs kilomètres parcourus, un replat herbeux situé à l’altitude du mont Blanc (4800 mètres) accueille notre camp de base. A partir de là, nous entrons dans le monde de l’hypoxie. Les gestes se font plus lents, chacun vit sur soi. Deux journées passent et un camp d’altitude est installé à 5300 mètres. Deux autres journées encore sont nécessaires pour effectuer une reconnaissance dans les moraines et établir un dépôt de matériel à 5500 mètres. Enfin les sommets jaillissent, recouverts d’épais glaciers vêlant dans des lacs où flottent des icebergs. Malgré la fatigue et l’altitude, nous restons tous focalisés sur un même but : un dôme neigeux, loin, très loin au-dessus de nos têtes…

Nous suivre vers… l’Episode 2.

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